Faire Corps [inventing bodies] / Berlin Biennale

BERLIN BIENNALE 2022
Sound #2. Faire Corps [inventing Bodies]
(click on the name above to listen / cliquez sur le nom ci-dessus pour écouter)

Je suis heureux et ému de partager à vous la deuxième pièce sonore de la série The Museum of Breath (Le Musée du Souffle) réalisée à l’invitation de Kader Attia pour la Biennale de Berlin. Cette série dédiée aux formes de résistance assemble les voix de communautés fugitives qui tentent d’inventer des vies bonnes en Occident et dans les périphéries de l’Empire. « Faire Corps » (Inventing bodies) est une fugue caraïbe où il est question de vulnérabilité, de toxicité et de luttes, de corps monstrueux et de corps festifs, de métamorphose et d’amour, d’images et de danses.  Embarquez sans attendre pour ce voyage polyphonique et multilingue (français, anglais, créole).

I am pleased and moved to share with you the second sound piece in the series The Museum of Breath, commissioned by Kader Attia for the Berlin Biennale. This series dedicated to forms of resistance assembles the voices of fugitive communities that try to invent good lives in the West and in the peripheries of the Empire. « Inventing Bodies is a Caribbean fugue about vulnerability, toxicity and struggle, monstrous bodies and festive bodies, metamorphosis and love, images and dance.  Embark without delay on this polyphonic and multilingual (French, English, Creole) journey.

This sound work is part of the series
THE MUSEUM OF BREATH.
#2
Faire Corps (inventing Bodies)
(50 min, Berlin Biennale 12, 2022)
with the participation of: Annabel Guérédrat, Jean-Hugues Miredin, Stéphanie Saxemard, Zephrine Royer, Mélanie Grant (storytellings), Gwladys Gambie (poem and storytelling), Olivier Marboeuf (composition, poems, voice, recordings), Victor Donati (recordings, editing and sound design), Blessing Tony, James Desiris & Shela Sheikh (voices).

THE MUSEUM OF BREATH
5 sound works for Berlin Biennal
e
Who has the right to live in Europe? Who is allowed to live a decent and dignified life—a good life—in Europe? And who gets to decide? Who do we want to hear? Fugitive voices are beginning to speak. From the South of the North, from the East of the West(1), from unknown places they speak and de-speak,(2) recounting the quotidian violence that constantly threatens lives that do not matter. They speak and de-speak about resistance, care, and transmission—about anger too—and they invent tools and ways to stay alive. They talk about extreme attention, paranoia. And joy too. But they are not there to bear witness. There is enough testimony, enough police. They make up stories because they never sleep. They plant a garden on the toxic soil of Fortress Europe. Each sound work, through the ruses of language and storytelling, shares a fragment of a living manifesto, its legal or speculative strategies imagined by hybrid groups of activists, militants, residents, artists, authors, archivists, researchers, lawyers, and other legal specialists, but none of the participants command authority over any other. They make up another kind of night for cacophonic forms of life. And we dive into the multilingualism of an assembly guided by a storyteller and its own poetic form. But those voices do not exist; they speak from their nonexistence to us. Call them what you want: call them breaths.
—-
(FR)
Qui a le droit de vivre en Occident? Qui a le droit de mener une vie décente et digne dans les marges de l’Europe? Et qui décide? Qui voulons-nous entendre? Des voix fugitives commencent à parler. Du Sud du Nord, de l’Est de l’Ouest, des lieux inconnus qu’ils parlent et qu’ils déparlent, racontant la violence quotidienne qui menace constamment des vies qui n’ont pas d’importance. Elles ne cessent de parler de résistance, de soins et de transmission — de colère aussi — et elles inventent des outils et des façons de rester en vie. Elles parlent d’attention extrême, de paranoïa. Et de joie aussi. Mais elles ne sont pas là pour témoigner. Assez de témoignages, assez de police. Elles inventent des histoires parce qu’elles ne dorment jamais. Elles plantent un jardin sur le sol toxique de la forteresse Europe. Chaque pièce sonore, à travers les ruses du langage et du récit, partage le fragment d’un manifeste vivant, ses stratégies juridiques ou spéculatives imaginées par des groupes hybrides de militants, d’habitants, d’artistes, d’auteurs, d’archivistes, de chercheurs, d’avocats et d’autres spécialistes juridiques, mais aucun des participants n’a autorité sur les autres. Ils créent une autre sorte de nuit pour les formes de vie cacophoniques. Et nous plongeons dans le multilinguisme d’une assemblée guidée par la poésie d’une conteuse. Mais toutes ces voix n’existent pas. Elles nous parlent de leur inexistence. Appelez-les comme vous voulez : appelez-les souffles.

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