Pour décoloniser les institutions de l’art contemporain, il m’a toujours paru nécessaire de détourner pour un temps notre attention des artistes, critiques et autres commissaires d’exposition, de nous éloigner du boucan héroïque afin de percevoir les voix et les mouvements subalternes à l’œuvre dans la cale de l’expérience esthétique. Et notamment les aventures en partie secrètes des médiateur.ices et des autres personnes qui entretiennent, chacune à leur manière, l’espace de la vie sociale des objets et des fantômes des lieux.
Une première tentative de tracer cet autre chemin vers les marges et la nuit des institutions vient de paraître aux éditions Archives contemporaines (en open source) sous le titre « Médiation sorcière ».
Cette dérive, qui explore notamment les angles morts des droits culturels, doit beaucoup à des conversations avec des étudiant·es en médiation de l’Université d’Aix-Marseille et à la pugnacité de leur enseignante, la chercheuse Judith Dehail. Ce texte est aussi le lieu de l’archive de quelques scènes traversées à l’Espace Khiasma, centre d’art indépendant que j’ai dirigé de 2004 à 2018 aux Lilas (93), et qui ont informé l’idée même d’un geste de médiation vagabonde, conteuse et enfin sorcière.
Ce premier essai est une étape en chemin vers un livre à venir dont le souhait est d’apporter une contribution radicale à l’imaginaire décolonial des expériences de l’art.

L’article est accessible ici : https://eac.ac/articles/9002
Le numéro intégral de la revue ici : https://eac.ac/publications/9782813004826

MARBOEUF, Olivier (2025), «Médiation sorcière», in DEHAIL, Judith (dir.), Savoirs critiques de la médiation culturelle.., Editions des archives contemporaines, Coll. «Etudes des sciences et Histoire des techniques», France, ISBN : 9782813004826, pp. 47-84, doi : https://doi.org/10.17184/eac.9002